[Parc national du Mont Parnès Grèce] Mort aux ennemis de la nature !

Nombre de Messages : 16 Espèce : Dryade

Le mont Parnès. Massif montagneux situé à 40 kilomètres au nord de la ville d’Athènes dans la région de l'Attique. Un endroit verdoyant s'étendant sur près de 4000 hectares abritant une faune et une flore variée et majestueuse. C’était là le domaine d'Antigone, majestueuse dryade, protectrice de la forêt et ardente défenseure de la nature. Celle-ci leva les yeux au ciel pour regarder la position du soleil à travers le feuillage tandis qu'elle déambulait, ses sabots faisant craquer les feuilles mortes et résonner les cailloux.

Le soleil est à son zénith, elle ne devrait plus tarder.

Comme pour répondre à son propos, un bruit attira son attention et elle vit une silhouette se dessiner en direction du sentier pierreux. La silhouette prit une forme humaine et elle reconnut un visage familier.

Kalimera Elza, je suis contente de te voir. je ne pensais pas que tu viendrais, car tu avais l'air si occupée ces dernier temps

Kalimera Antigone, tu sais bien que je ne manquerai nos rendez-vous pour rien au monde. Installe-toi j'ai apporté tout ce qu'il faut pour ce midi.

Effectivement, la dénommée Elza montra à son amie les sacs qu'elle transportait, ainsi qu'un grand panier de pique-nique. Elle en sortit une nappe à carreaux blanche et rouge qu'elle étendit sur un coin plat et tranquille de la forêt. Antigone en profita pour s'allonger tranquillement sur la nappe et observer avec attention les victuailles qu'avait apporter son amie.

Oh tu as apporté du raisin. C'est très gentil. Il vient du même endroit que la dernière fois ?

Oui tu as de la chance que mes parents aient autant de vigne, ça permet d'en prendre quand je veux et sans dépenser un seul sou.

Puis elle rirent de bon cœur et commencèrent à se restaurer. Antigone se régalait de tous les fruits que sa gardienne avait apporté. Du raisin, des pommes, des noix, des oranges et des citrons ... il y avait de quoi se régaler. Puis après s'être rassasiés, les deux amis commencèrent à discuter de tout et de rien :

Comment se porte ta mère d'ailleurs, souffre-t-elle toujours de son dos ?

Elle s'est faite opérée il y a une semaine et elle s'en remet petit à petit, surtout grâce à la décoction aux plantes que tu m'as conseillé un jour. Ses douleurs sont beaucoup plus supportables et elle commence à retrouver le sourire.

C'est une bonne nouvelle !

Et toi tu ne t'ennuies pas trop seul dans ta forêt ?

Il est vrai que j'éprouve une certaine lassitude à parcourir sans cesse les mêmes sentiers, voir les mêmes arbres. Mais que puis-je faire d'autre, il m'est impossible de sortir de la forêt à cause de tes semblables. Parfois je t'envie tu sais, j'envie cette liberté qu'ont les humains de pouvoir se déplacer librement comme le vent.

Oh tu sais parfois il nous arrive de tourner en rond, mais je comprends ton ennui. Il faudrait que je trouve quelque chose pour te changer les idées. Et si j'amenais des enfants venir te voir pour que tu leur raconte des histoires ? Après tout je t'ai bien rencontré étant enfant. Si tu ne m'avais pas trouvé cette nuit-là dans les bois, j'ose à peine imaginer comme je m'en serais sortie.

Ça a l'air intéressant mais ils pourraient le raconter à leur parents donc je ne sais pas si c'est une bonne idée. Quoi qu'il en soit je n'ai jamais oublier cette nuit là Elza, tu es revenue le lendemain pour me retrouver et j'ai fait de toi ma gardienne.

Et c'est un grand honneur de l'être. Au fait pour changer de sujet, tu as agrandi ton répertoire musical ce mois-ci ?

Bien entendu, j'ai composé deux nouvelles mélodies pour célébrer notre rendez-vous mensuel. La première s'intitule : le chêne guilleret et la seconde ...

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que quelque chose attira son attention. Ce fut d'abord une odeur : celle du bois brulé. Puis une vision : celle d'une colonne de fumée qui montait dans le ciel. Et enfin un bruit : celui des animaux qui fuyaient un désastre. Ces signes avant-coureurs, elle ne les connaissait que trop bien. C'était les signes de présence du plus terrible ennemi de la nature : le feu. Le feu destructeur qui engloutissait les arbres dans un sillage rouge orangé de mort. Le feu annihilateur qui consumait des dizaines, voire des centaines de vie par sa rage ardente et ses fumées irrespirables.

Le feu s'en prenait à sa forêt.

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Antigone ne sut si c'était la peur, la curiosité ou son très fort lien avec la forêt qui l'avais pousser à courir en direction de la colonne de fumée. Elza avait essayer de la retenir, delui dire que c'était trop dangereux, qu'elle pourrait se blesser mais en vain, Antigone était parti sans rien dire à sa gardienne, pas un mot, pas un geste, absolument rien.

Elle galopa aussi vite qu'elle put à travers les massifs et les entiers pierreux, elle sauta par-dessus une petite rivière et arrive sur le rebord d'une petite falaise qui surplombait une route goudronnée. Les humains étaient très nombreux sur la route, s'agitant dans tous les sens, hurlant des ordres. Antigone se demandai ce qu'ils faisaient ici, étaient-ce eux les responsables ?

Elle vit de nombreux véhicules rouges autour desquels s'affairaient des hommes en combinaison, elle les voyait dérouler de longs tuyaux, s'organiser en petit groupe, et s'enfoncer dans la forêt pour éteindre les flammes avec l'eau sortant des tuyaux. Antigone était rassurée, ces humains n'étaient donc pas responsable de l'état de cauchemar dans lequel se trouvait la forêt à l'heure actuelle, mieux encore, ils empêchaient que celle-ci ne perde davantage d'arbres par les flammes. Elle vit également d'autres humains autoritaires bloquer la route en faisant signe aux véhicules qu'ils ne pouvaient se rendre dans cette direction à cause de l'incendie. Près des barrières il y avait encore d'autres humains qui semblaient poser des questions, l'un d'eux portait une grosse boîte noire qu'il braquait tout autour de lui. Lorsque la boîte fut braquée dans la direction d'Antigone, celle-ci recula rapidement. Elle ne devait pas être vue et cette minute d'inattention qu'elle avait eu aurait pu être problématique.

Elle décida de changer de secteur et de se rapprocher davantage de la zone sinistrée. Là elle commença à voir les flammes de près s'attaquer aux arbres et commença à réfléchir à ce qu'elle pouvait faire pour stopper leur progression. Mais elle n'en eu guère le temps car des cris vraisemblablement humains attirèrent son attention. Elle se dirigea vers le bruit, escalada une pile de rochers pour prendre de la hauteur et vit un humain en combinaison encerclé par les flammes et visiblement déboussolé. Soudain une grosse branche fragilisée par les flammes se détacha d'un arbre et s'abattit sur le malheureux.

Non il va mourir, je dois aller l'aider. Je ... je ne peux pas le laisser mourir comme ça. Il ... aide ma forêt.

Sans plus de cérémonie, elle se dirigea vers l'homme, réussit au pris d'un formidable effort à écarter les branches et le releva doucement. Il était bien groggy et balbutiait des chose incompréhensibles mais il était vivant. Antigone passa le bras de l'homme par-dessus son épaule et réussi non sans mal à se frayer un chemin à travers les flammes. Elle l'amena près d'un ruisseau, l'allongea et commença à lui enlever son casque et son masque et à désserer sa combinaison pour lui passer de l'eau sur le visage. Pendant qu'elle s'occupait du blessé qui entre temps en avait profité pour s'évanouir, Antigone aperçut une silhouette à travers les sapins. La silhouette se dévoila en un homme vêtu d'une veste en cuir, d'un foulard rouge qui lui couvrait le nez, d'une casquette noire et d'un jean troué. Mais ce qui attira le plus l'attention d'Antigone, ce fut la bouteille et surtout le briquet qu'il transportait à la main. Le mystérieux personnage continua sa route sans avoir remarqué Antigone qui décida de le suivre discrètement.

Alors qu'Antigone se frayait un chemin à travers les broussailles, elle aperçut l'homme allumant un chiffon situé sur le goulot de sa bouteille avec son briquet et déclarer :

J'adore brûler des choses autour de moi, c'est si ... plaisant. Toutes ces flammes, toutes ces nuances de couleur qui embrase cette forêt de merde. Comment ne pas être ému devant cette œuvre d'art et ces imbéciles qui veulent tout gâcher en abimant mon beau travail. Ils pensaient que j'étais fou la-bas, fou quand j'ai brulé cette ferme en regardant ces gens bruler dedans ... les idiots ! Ces vermines ne comprennent rien à mon génie créatif !! Je suis un artiste !! Je crée là ou j'ai envie , peu importe si des gens meurent, si la forêt brûle, ah ah ah !!!!!

Tandis que l'homme continuait à rire à gorge déployée dans son délire, un sentiment se matérialisa dans le cœur d'Antigone. Celui de la haine. Ce monstre détruisait sa forêt pour le seul plaisir de la regarder brûler.

JE ... VAIS ... TE ... TUUUUEEEEEERRR !!!!!!!!!!!!!

A ces mots emplis de colère, de haine et douleur, elle se jeta sur son ennemi, sabots dehors, prête à lui ôter la vie de la manière la plus horrible possible. L'homme qui l'avait entendu se retourna uniquement pour voir sa fin arriver brusquement. Les ruades d'Antigone le plaquèrent face contre terre puis lui brisèrent la nuque d'un craquement sec.

Le pyromane était mort sur le coup.

Et tous les ennemis de la forêt subiraient le même sort.

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Quelques jours plus tard, lorsque le feu fut maitrisé et cessa de ravager la forêt, Elza revint voir son amie qui se trouvait près d'une clairière. Antigone l'attendait pour savoir quelles étaient les dernières nouvelles.

Kalimera Antigone

Kalimera Elza, alors quelles nouvelles en dehors de la forêt ?

Le pompier que tu as sauvé va beaucoup mieux et tout ça c'est grâce à toi. Il ne souvient pas trop de qui l'a sauvé, il a dit avoir aperçu vaguement ton visage mais n'est sur de rien. Le coup qu'il a reçu sur la tête l'avait bien sonné à ce moment là.

Antigone était rassurée que cet humain aille mieux, cependant Elza prit une voix plus grave pour annoncer une autre nouvelle.

Quand au pyromane que tu as ... tué, la police poursuit toujours son enquête mais il se peut qu'ils abandonnent bientôt car les légistes affirment qu'il a été tué par un animal sauvage sans doute à cause des traces de tes sabots retrouvés sur sa gorge.

Crois-moi je ne suis pas fière de ce que j'ai fait, je ne suis pas une tueuse mais quand j'ai vu cet homme détruire la forêt et pire prendre du ... plaisir à le faire, je suis devenu incontrôlable, je ... il devait mourir il n'y avait pas d'autre possibilité, si je l'avais laissé s'enfuir, il aurait continué à détruire ma forêt.

Elle ne voulait pas passer pour une psychopathe aux yeux de son amie de toujours mais cet homme avait détruit sa forêt, sa sentence était irrévocable. Elza s'approcha d'Antigone pour la prendre dans ses bras.

Je sais à quelle point ta décision a du être dure sur le moment, mais je la comprends. Et je sais bien que tu n'es pas une tueuse, tu l'as fait pour la forêt mais ce dont je m'inquiète, c'est plutôt que ce genre d'incident risque de nuire non seulement à ton bien-être mais aussi à ta sécurité. Si jamais les gens te trouvent, dieu sait ce qui pourrait t'arriver.

Oui, je ... je comprends.

Allez ça va aller, maintenant que tu sais que je ne t'en veux pas, il faut que tu arrives à te pardonner à toi-même pour ce que tu as fait.

Merci Elza

Sur ces mots, elles firent une longue promenade dans la campagne, comme elles en avaient l'habitude. Antigone lui présentait ses nouveaux amis feuillus et à quatre pattes, elles riaient ensemble, elles en oublièrent même les évènements de ces derniers jours. Pourtant lorsque son amie repartit, Antigone eut le pressentiment que ce petit évènement qu'elle pensait au début sans grande conséquence, car ce n'était pas la première fois qu'elle avait tué des gens qui faisaient du mal à sa forêt, risquait de bouleverser sa vie à jamais.

» [Parc national du Mont Parnès, Grèce] Les vieilles légendes refont surface.