[Rive Ouest du lac Tanganyika, République Démocratique du Congo, 15 avril 2009] Grand Lac Rouge

Le lac Tanganyika, le deuxième plus grand lac d'Afrique après le lac Victoria, et le deuxième plus profond au monde après le lac Baïkal. En cette chaude soirée d'avril, un petit bateau à moteur glissait sur la surface brillante des eaux du lac et se préparait à traverser la frontière entre la Tanzanie et la République Démocratique du Congo. Ce bateau aurait pu être tout à fait quelconque si il n'était pas rempli à ras bord de Gnolls bien armés et surtout en mission de sauvetage.

Assis à l'avant du bateau, Yoreck regarda tranquillement la carte de la région pour vérifier une novelle fois sa stratégie d'attaque. Leur mission était plus que vitale, car un éclaireur de leur tribu venait de se faire capturer par des soldats humains de l'autre coté du lac. Ce genre de choses était extrêmement rare car les Gnolls étaient plus que prudents lorsqu'ils s'approchaient des humains mais hélas le pauvre éclaireur avait joué de malchance et fut capturé et jeté dans un trou à rats. Fort heureusement pour les Mort-Bois, la nouvelle d'une mystérieuse créature capturée n'avait pas encore dépassée l'enceinte du campement militaire dans lequel le malheureux infortuné nommé Milo avait atterri. Yoreck prit finalement la parole alors que la rive était en vue.

Bon écoutez, notre mission est très simple et se divise en trois objectifs : localiser l'éclaireur, sauver l'éclaireur et raser entièrement le camp pour éliminer tous les témoins, il ne doit y avoir aucune trace de notre passage. Me suis-je bien fait comprendre ?

Tous les Gnolls acquiescèrent signifiant qu'ils avaient compris le message. Ce n'était pas dans les habitudes de Yoreck de massacrer intégralement tous les humains mais hélas ils étaient témoins oculaires de l'existence des Gnolls et devaient donc mourir afin de préserver le secret.

Pour ce qui est des détails, je vais escalader le mur en pierre de la forteresse avec Gunray. Ce sera à nous de trouver Milo et de le sortir d'ici.Le reste d'entre vous allez attendre devant les grilles de l'entrée principale à bonne distance et dès que vous nous voyez sortir vous entrez en force et vous nettoyez le périmètre c'est compris. Jaino je compte sur toi pour prévenir l'hélico d'extraction, une fois la DCA neutralisée. Bien l'opération Grand Lac Rouge est lancée.

Une fois qu'ils eurent accostés, chacun des Gnolls se dirigea vers l'endroit où il devait aller. Yoreck et Gunray se dirigèrent vers le mur en pierre qui formait une partie de l'enceinte et commencèrent à l'escalader tranquillement avec le matériel. Ils se devaient d'être discret car les militaires congolais pouvaient exécuter l'éclaireur sous la panique.

Après cinq bonnes minutes d'escalade, Yoreck arriva le premier en haut au sommet du rempart, il regarda à droite et à gauche de lui pour repérer la position des soldats. Il fut rejoint par Gunray qui le suivit sans faire de bruit . Yoreck élimina un premier garde assis sur des caisses de munitions, en lui tranchant la gorge. Il regarda en hauteur et aperçut un garde posté un étage plus haut, dos à lui sur des sacs de sable. Visiblement celui-ci n'avait rien vu. Yoreck et Gunray se dirigèrent vers la porte d'entrée du batiment en se déplacement sous le couvert des caisses de munitions disposés ça et là sur le chemin. Arrivé devant l'embrasure de la porte, Gunray se plaqua dos au mur à coté car il avait repéré un garde se dirigeant vers leur position. Lorsque ce dernier sortit, Gunray lui brisa la nuque et le laissa retomber mollement sur le sol en pierre.

Les deux Gnolls entrèrent à l'intérieur du bâtiment et assistèrent à une scène assez intéressante depuis un trou dans le plancher. L'éclaireur était juste en dessous en train de se faire sauvagement molester par les humains. Il était faible, affamé mais vivant, c'était l'essentiel. Hélas, leur couverture fut éventée par un garde qui en sortant des toilettes avait repéré les deux boules de poils.

ALERTE !!! Des intrus dans l'enceinte du camp !!

L'homme prit son AK-47 pour mettre en joue Yoreck mais Gunray fut plus rapide et explosa la tête de l'humain d'une balle de Magnum répandant du sang et de la cervelle partout sur les murs.

Gunray il va falloir sortir l'artillerie lourde si on veut s'en sortir !

J'espérais que tu dirais ça mon ami !

Et Gunray arma sa mitrailleuse lourde de fabrication gnolle prêt à aligner les cadavres. Aucun humain ne devait en réchapper.

Le carnage pouvait commencer, Yoreck et Gunray entrèrent dans la pièce suivante et dégoupillèrent une grenade pour annihiler complétement l'ennemi avant qu'il réagisse. Yoreck balança sa grenade sur un groupe de soldats qui visiblement avaient été interrompus dans leur partie de cartes et Gunray jeta la sienne vers la porte grillagée qui donnait sur un escalier d'où montaient plusieurs autres soldats. Les grenades explosèrent avec fracas répandant entrailles morceaux de bois et cartes sur tout le sol.

Yoreck et Gunray coururent vers l’escalier et descendirent d'un étage, de nombreux ennemis armés de fusils d'assaut et de fusils à pompe les attendaient. Yoreck et Gunray les éliminèrent chacun couvrant l'autre quand il devait recharger. Les ennemis n'étaient pas très intelligents mais il ne fallait pas pour autant risquer sa peau de manière inconsidérée.Ainsi Gunray effectuait des tirs de suppression pendant que Yoreck progressait pour débusquer les ennemis à couvert.

Yoreck accéléra la cadence en utilisant son pouvoir tribal pour atteindre la rambarde de la salle suivante ou étaient entreposées des véhicules de transport qui livraient armes, munitions et parfois de la came. Yoreck une fois grimpé trancha le bras d'un ennemi avec l'une de ses machettes puis en décapita un autre à la vitesse de l'éclair. Pendant ce temps, Gunray faisait littéralement le "grand nettoyage" armé de sa mitrailleuse lourde ne stoppant le carnage que pour recharger à couvert des caisses.

Finalement, ils débouchèrent sur le couloir des cellules, il le remontèrent pour aller jusqu'à la salle de torture. Gunray enfonça la porte à grand coups de pieds mais se retira bien vite de l'embrasure quand il tomba nez à nez avec un soldat massif équipé fusil à pompe. Il eut juste le temps de se mettre à couvert avant que l'humain ne le transforme en gruyère. Attendant que le soldat recharge, Yoreck passa à l'action une fois celui-ci entamé et trancha la gorge du militaire qui émit des borborygmes incompréhensibles avant de s'effondrer sur le sol.

Finalement ils entrèrent dans la pièce et virent l'éclaireur les bras attachés en l'air par une corde et suspendu comme un sac de viandes. Il semblait faible, fatigué mais il était toujours en vie. Yoreck coupa la corde et Gunray prit son infortuné camarade dans ses bras.

T'en fais pas petit gars on va te sortir de là, tu peux marcher ?

Je crois ...

Gunray, donne lui une arme et foutons le camp d'ici ! Plus vite on s'ra à Havenville, mieux ce s'ra. Bon entrer était une chose mais j'ai l'impression que sortir sera plus compliqué.

Pour eux ou pour nous ?

Il n'y a qu'un moyen de le savoir.

Dehors Yoreck entendait des bruits de combat : des explosions, des tirs, des cris. Visiblement ses compagnons d'armes étaient en train de préparer le terrain dans la cour. C'était une très bonne nouvelle.

Allez venez, ne traînons pas !

Yoreck, Gunray et Milo se dirigèrent vers la sortir ne rencontrant que peu de gardes sur leur passage. Visiblement la plupart devait être dehors à essayer de défendre l'enceinte du camp. Dès qu'ils eurent poussé la porte de sortie, le spectacle qui s'offrait à leurs yeux était violent : les Gnolls bien que peu nombreux ne faisaient pas dans la dentelle. Les miradors explosaient sous les tirs de roquette, les véhicules étaient à peine sorti de leurs hangars qu'ils étaient réduits à l'état de tôle fumante, les soldats humains arrivaient désorganisés, à peine habillés et se faisaient fauchés par les tirs de mitrailleuse. Un véritable carnage.

Alors qu'ils descendaient l'escalier en baissant la tête pour éviter balles et projectiles, un des Gnolls de son unité vint à sa rencontre lui signaler que toutes les défenses anti-aériennes de la base avaient été neutralisées à l'exception d'une situé sur le rempart Nord. Yoreck se proposa de la faire sauter et confia à Gunray le soin de veiller sur l'éclaireur.

Le jeune chef monta en direction du repart Nord tira à vue sur les militaires sortant des baraquements et lança une grenade en direction des servants de la DCA. La grenade explosa avec fracas et élimina les humains qui furent déchiquetés en morceaux par l'explosion. Yoreck tira ensuite une fusée verte pour faire signe à l’hélicoptère de secours de venir récupérer l'éclaireur blessé. Afin de couvrir tout le monde, le jeune Gnoll utilisa une mitrailleuse calibre 50 installé sur la muraille pour arroser la cour de la base. Un tir se fit soudain entendre et un corps tomba à vingt centimètres de Yoreck. Visiblement, un soldat congolais se trouvait au dessus sur le toit d'un baraquement collé au rempart, et un tir de sniper bien placé lui avait sauvé la vie.

Sacrée Dazzle, lorsqu'on sera sorti de cette merde, je lui paierais une bière.

Alors qu'il fit un signe à sa tireuse d'élite pour la remercier, un deuxième tir faucha un autre militaire qui s'était dirigé vers Yoreck machette à la main et envoya l'infortuné aux pieds de ce dernier, mort.

Elle va me ruiner si ça continue

Bientôt les dernier soldats furent neutralisés, mais Yoreck aperçut du mouvement non loin du lac. Le commandant de la base tentait de s'enfuir à bord d'un hydravion avec une escorte armée. Il ne devait pas les laisser s'échapper, faute de quoi, l'existence des Gnolls serait connue des humains. Il abandonna la mitrailleuse, courut le long du rempart et se dirigea vers le début du ponton en bois qui conduisait à l'hydravion. Mais il fut accueilli par des rafales de balles qui vinrent siffler près de ses oreilles. Yoreck se mit à couvert derrière du vieux matériel de pêche et riposta, l'un des gardes fut touché et tomba à l'eau mais le commandant s'apprêtait à décoller. La partie s'annonçait serrée.

Yoreck progressa de couverture en couverture pour tenter d'arrêter le décollage de l'hydravion mais les derniers gardes du commandant de la base ne lui facilitaient aucunement la tâche. Malgré tout, les soldats tombèrent un à un sous les tirs précis de Yoreck si bien que le commandant pressait de plus en plus le pilote de décoller au fur et à mesure que Yoreck s'approchait. Cependant alors qu'il ne restait qu'un garde sur le ponton entre le Gnoll et l'avion, le moteur de ce dernier se mit enfin à démarrer au prix d'efforts laborieux du pilote. Yoreck tenta alors le tout pour le tout : il sortit de sa couverture fonça en direction du garde, et lui enfonça profondément une de ses machettes dans la poitrine. Arrivé au bout du ponton il sauta le plus loin possible et atterrit douloureusement sur l'un des flotteurs de l’hydravion. Yoreck s'y cramponna de toutes ses forces alors que l'avion commençait à prendre de l'altitude au-dessus du lac. Alors que le jeune Gnoll tentait très maladroitement de trouver une position stable sur le flotteur, il avisa une petite trappe suffisamment large pour lui permettre de rentrer dans l'avion en toute discrétion. Si ouvrir la trappe ne lui posa aucun problème, y pénétrer s'avéra nettement plus laborieux et Yoreck manqua par trois fois de faire une chute. Il réussit malgré tout à s'engouffrer à l'intérieur de l'avion tant bien que mal.

A l'intérieur ni le pilote, ni le commandant n'avait remarqué la présence d'un passager clandestin à leur bord, le bruit du moteur ayant du couvrir celui de l'infiltration de Yoreck. Ce dernier analysa la situation afin de neutraliser les deux hommes de manière efficace sans se faire tuer. Il se faufila jusqu'au siège du commandant et d'un gest précis lui enfonça la lame de son couteau de combat dans la gorge, le commandant étouffa dans des borborygmes incompréhensibles sous les yeux du pilote qui enclenchait déjà le pilote automatique de l'appareil pour éviter un crash stupide en lâchant les commandes.

Yoreck tenat de neutraliser à son tour le pilote sans le tuer malheureusement ce dernier fut plus réactif que prévu et Yoreck reçu un coup de poing de sa part qui le déstabilisa vers l'arrière de l'appareil. Après quoi le pilote tenta de sortir son arme pour tuer le Gnoll mais il n'en eut pas le loisir car Yoreck revenait déjà à la charge en lui mordant férocement le bras. Le pilote poussa un affreux cri de douleur alors que Yoreck s'accrochait fermement à son bras pour lui faire lâcher l'arme. Au bout de quelques secondes de luttes, Yoreck parvint à lui arracher totalement le bras puis il retira la sécurité qui maintenait la portière de l'avion et poussa le pilote, préalablement détaché, dehors afin de gagner de la place pour prendre les commandes.

Cependant un problème de taille survint. Yoreck ne savait absolument pas piloter ce genre d'engin encore moins à le faire atterrir. Le Gnoll comptait en fait sur l'aide du pilote pour regagner le plancher des vaches mais les circonstances lui avaient une décision dont il n'avait pas envisagé les conséquences. Yoreck s'assit tout de même à la place du pilote tentant bien que mal de maitriser l'appareil à l'aide du manche à air. Malgré cette initiative cela s'avéra plus compliqué que prévu et Yoreck rendit son petit déjeuner après un ou deux tonneaux de trop effectué avec l'appareil. Il parvint néanmoins à le tenir droit et commença l'atterrissage sur le lac. L'avion se pose rudement sur la surface mais ne s'écrasa pas ce qui soulagea le Gnoll. Cependant la vitesse de l'avion est encore importante et la rive était déjà en vue. Yoreck tenta de tirer sur le manche à air mais l'avion ne répondit pas, Alors que la rive approchait, il décida de sauter en marche et de plonger dans le lac. L'avion continua sa course sur la rive faucha les buissons et s'écrasa contre un violemment contre un baobab. Yoreck barbotant dans le lac réussit après d'ultimes efforts à regagner la rive. Après cela sa vision se troubla et il plongea dans les ténèbres.

Ce ne fut qu'une demi-heure après cette perte de connaissance que le jeune Gnoll émergea pour découvrir le visage de Dazzle penchée sur lui qui lui donnait des petites tapes sur le museau pour tenter de le réveiller.

Allez debout paresseux, tu as assez dormi.

Que ... Quoi ... Dazzle ?!

Tu te souviens de mon nom ? C'est bon signe alors ! Permets moi de te dire que t'es vraiment une grosse truffe en pilotage.

Je ... t'emmerde.

Mais je t'en prie tu me remercieras plus tard. Ah par ailleurs, tu as laissé trainer ça derrière toi. !je l'ai ramassé pour toi mais la prochaine fois, tu ramasseras toi-même tes détritus.

Dazzle lui tendit alors la machette qu'il avait laissé dans le corps du dernier soldat sur le ponton.

Et en plus on dirait que je vais devoir te transporter vu l'état dans lequel tu es. J'espère avoir droit à des tournées générales à vie de ta part pour tout ça.

A ces mots, Yoreck se mit à rire et à tousser bruyamment.

Comme tu veux, mais t'es vraiment une sale Gar'shun pour profiter de moi comme ça.

Je sais, allez viens par là, les autres ont hâte que tu leur racontes ce qui s'est passé.

Une chose est sûre je ne piloterai plus jamais de ma vie.