[Paris] Les présentations sont de rigueur

Sur le toit d'un immeuble parisien, contemplant les ruines de la tour Eiffel qu'il n'avait pas pu sauver de la destruction engendrée par Sihat, Yoreck réfléchissait à comment gagner en efficacité au cours des prochains sauvetages. Mais il fut très vite absorbé par la conversation de l'Ancien qui parlait à nouveau des tribus gnolles et d'autres espèces qu'il connaissait. Yoreck était bien obligé de l'admettre, Sihat n'était peut être pas qu'un dangereux malade dont la seule motivation était le chaos et la destruction, pour le jeune Gnoll, il y avait bien plus que ça,sa connaissance des espèces, sa manière de parler des expériences qu'il avait eu au cours de sa longue vie, faisait de l'Ancien un être certes terrifiant mais également fascinant aux yeux de Yoreck.

Je ne connais pas les espèces que vous mentionnez Sihat. Cependant à vous entendre les décrire certaines ont l'air fascinantes, j'aimerais bien que moi et mon peuple puissions un jour rencontrer toutes les races dont vous parlez.

Puis Sihat décida de pimenter encore un peu plus le jeu. Il dévoila au gnoll toutes les cibles qu'il avait choisi de faire sauter. Cependant une chose sembla bizarre dans les propos de Sihat pour le jeune Gnoll. Pourquoi parlait-il de folie et surtout pourquoi faire sauter des asiles psychiatriques. Il avait compris le principe de faire sauter des monuments mais des asiles psychiatriques ? Tout cela était très mystérieux pour Yoreck. Néanmoins il avait la liste complète des cibles qu'il s'empressa de noter dans son téléphone pour ne pas oublier. Puis il fit part à l'Ancien de là où il désirait se rendre.

Je vais commencer par le Louvre, Sihat Gentien puisque nous parlions d'art tout à l'heure autant en profiter. Par contre j'aurais aimé avoir mon équipement pour passer la sécurité et avoir plus de chances de m'infiltrer mais le problème c'est que si je retourne là ou je loge, vous penseriez que c'est pour appeler des "renforts".

Yoreck se demandait si Sihat pouvait lui faire parvenir son équipement resté dans la salle d'entraînement de Parmingo. Après tout ça ne coutait rien de lui demander.

Pouvez-vous me le faire parvenir s'il vous plaît ? Et après cela j'essaierai de vous embêter le moins possible sinon vous finiriez par vous lasser d'utiliser vos pouvoirs pour constamment me venir en aide.

En attendant la réponse de l'Ancien, Yoreck traça un itinéraire pour se rendre de façon efficace au Louvre.

D'ailleurs, comment trouvez-vous l'art humain, je veux dire si vous avez effectivement placé une bombe dans le Louvre. Vous avez du voir les œuvres d'art là-bas. Comment est-ce ? J'aimerais avoir votre avis.

Yoreck avait vite abandonné l'idée de tuer Sihat et était passer à une méthode plus douce, à savoir lui poser un maximum de questions . Même si il n'arriverait sans doute pas à comprendre totalement le personnage au moins arriverait-il à mieux le cerner. Le jeu en valait la chandelle.

Tout en écoutant parler Sihat, Yoreck vit que son téléphone lui avait tracé le chemin jusqu'au Louvre : il devait traverser le pont de l'Alma puis longer la Seine en remontant la voie Georges Pompidou et il verrait le musée. Lorsque Sihat lui annonça qu'il confisquait son équipement, Yoreck eut un petit rire poli.

Lorsque mes ancêtres sont partis combattre les Elfs, ils n'y sont pas allés tous nus et armés de cailloux Sihat Gentien. Enfin bon j'imagine que tout le monde adore me confisquer mon équipement ces temps-ci donc gardez-le jusqu’à la fin du jeu si vous y tenez.

Yoreck avait besoin d'un véhicule, il en avisa un sans passager avec les clés toujours sur le contact, il grimpa donc sur la gouttière du bâtiment sur lequel il était avec Sihat et dit à l'Ancien avant de glisser tout en bas.

J'habite près d'un lac, Sihat donc croyez bien que j'ai pu observer bon nombre de couchers de soleil au dessus d'un lac dans ma vie. Bon on se retrouve au Louvre, j'imagine. A plus tard !

A ces mots, Yoreck se laissa glisser en contrebas, puis courut jusqu'à la voiture qu'il avait repéré et démarra en trombe direction le Louvre. Le trajet ne lui prit pas plus de huit minutes en voiture. Il se gara sur le parvis et commença à analyser toutes les solutions possibles afin de savoir si il s'occupait de la bombe ou des humains. Il fit son choix en conséquence.

Je choisis de sauver la bâtiment Sihat Gentien, si vous m'entendez, je pense être capable de désarmer la bombe cette fois-ci !

A ces mots, il se dirigea vers la pyramide verre et créa une ouverture dans le verre afin de pouvoir y pénétrer. Les systèmes de sécurité étaient nombreux et sans équipement il faudrait faire attention. Il entra donc à l'intérieur de la pyramide de verre et s'accrocha à la rambarde pour évaluer le meilleur point de chute. près l'avoir trouvé, il se laissa tomber tout en prêtant une oreille attentive à tous les bruits suspects. Après avoir marqué une pause pour s'assurer qu'aucune alarme n'avait été déclenchée, il commença à se diriger vers le couloir en face de lui. La chasse à la bombe pouvait commencer.

Il commença donc par se diriger vers le couloir qui menait à la salle de sécurité. Si il pouvait éviter de déclencher toutes les alarmes du bâtiment et d'avoir affaire à des centaines de vigiles en même temps ce serait mieux. Alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la salle, un vigile sortit en baillant et tomba nez à nez avec le Gnoll. Ce dernier se saisit du garde et l’assomma d'un bon coup sur le crâne.Il récupéra ensuite la torche, les clés ainsi que le badge du pauvre homme et entra dans la salle de sécurité.

Il neutralisa le second garde absorbé par un match de foot sur une télé personnelle et jeta un coup d’œil aux écrans des caméras. Il avait dans l'idée que si Sihat avait placé la bombe quelque part alors une des caméras avait peut être enregistré son image dans le musée quelques heures auparavant. Il commença donc à visionner les données caméra par caméra.

Allez montrez-vous Sihat, montrez-vous.

"Nu et armé de cailloux", voilà une chose qui lui rappelait sa jeunesse, ce qui ne manqua pas de tirer un rire à l'Ancien. Rire dont il eut bien du mal à se débarrasser soit dit en passant.

Crois-moi, boule de poils. Tu n'es ni nu ni armé de cailloux. J'ai connu cette époque, quand je n'étais qu'un gamin mais tout de même. Rien à voir.

La dernière phrase fut ponctué d'un mouvement négatif de la tête le tout accompagné d'une légère moue. Il aurait bien continué à évoqué les détails de son passé mais Yoreck prenait déjà le chemin pour le Louvre, bâtiment pour le moins intéressant s'il en était, surtout les peintures qu'il abritait. Mais certaines formes d'art se devaient d'être détruite pour la reconquête de ce monde en perdition dans lequel il s'était éveillé.

L'Ancien laissa l'équipement du Gnoll sur le toit et se laissa tomber au sol comme s'il venait de descendre d'un trottoir. Il entendait ici et là les agitations sur les deux explosions ayant eu lieu dans la ville mais il n'entendit rien sur sa petite apparition après l'explosion de l'Elysée, peut-être devrait-il recommençait ?
Plus tard, lorsque le jeu serait fini.

Le terrain de jeu n'était plus bien loin et il décida de corser la partie. Il changea de forme pour adopter celle d'un vieillard qu'il avait croiser un peu plus tôt, endormi sur un banc et plus sale que Sihat n'aurait pu l'imaginer dans son propre monde. Lorsqu'il l'avait tué pour prendre ses souvenirs, et donc mieux jouer son rôle, il n'avait vu qu'une déchéance. Mais cette déchéance ne le perturba pas plus que cela et il se lança dans son jeu : entrer dans le Louvre pour se faire repérer par les gardes. L'idée était de se faire "tuer" devant les caméras. Il n'avait pas entendu Yoreck faire son choix, mais peu importe lequel était ce dernier, le Gnoll assisterait à un meurtre en direct.

Sihat ne mit pas longtemps à se faire repérer par un groupe de gardes et, suite à un petit manège de concoction humaine, il finit par se faire tirer dessus en plein centre du champ de la caméra. Oui, le fait d'avoir senti Yoreck dans la salle de surveillance l'avait énormément inspiré, restait à voir la suite des événements et si le Gnoll viendrait dans la salle piégée.

Yoreck avait beau visionner encore et encore les données des nombreuses caméras sur les écrans de contrôle, il n'avait à aucun moment vu la silhouette de Sihat sur l’un d'eux. Soit Sihat avait pris le contrôle de quelqu'un d'autre pour poser la bombe soit il avait réussi à ne jamais être en face d'une caméra. Quoi qu'il en soit la situation n'était guère enviable pour Yoreck puisqu'il ne savait toujours pas où trouver la bombe pour pouvoir la désamorcer. D'un geste de rage, il frappa le poing sur la table et envoya valser un assortiment de papiers, de bouteilles de bière et d'emballages de fast-food  qui se trouvaient dessus, par terre. La seule idée qui pouvait le faire remonter à l'emplacement de la bombe n'avait rien donné.

Putain de merde ! Je fais quoi maintenant !

Il essaya cependant de se contrôler mais la peur de pas réussir le défi imposé par Sihat dans les temps, et le fait de tourner en rond le mettait hors de lui. Soudain, il assista à un évènement inattendu sur l'un des écrans de contrôle. Un vieil homme se trouvait dans la salle des antiquités égyptiennes devant un groupe de gardes à l'air menaçant. Les gardes braquaient l'homme avec leurs lampes torches et menaçaient de se servir de leurs tazers contre lui si ils n'obtempérait pas. Mais le vieil homme continua de déambuler dans la salle n'hésitant pas à toucher aux œuvres d'art lorsqu'il passait à coté.Finalement un des gardes activa son pistolet électrique et le vieil homme s'écroula par terre. Les gardes se précipitèrent sur son corps mais visiblement l'homme semblait mort sur le coup vu l'agitation qui semblait régner parmi les gardiens lorsqu'il ne furent qu'a quelques centimètres du corps. Yoreck venait d'assister à un meurtre en direct depuis la salle de contrôle.

Bon sang !

Yoreck n'en revenait pas que les gardes du musée aient pu tuer ce vieil homme qui ne semblait pas des plus dangereux. Pourtant quelque chose en semblait pas naturel dans ce qu'il venait de voir. Déjà, il se demandait comment il avait pu entrer sans se faire voir avant dans le musée. La personne n'avait rien d'un voleur et le système de sécurité et de fermeture était des plus perfectionnés, il semblait impossible qu'un homme de son âge sans équipement adéquat ait pu entrer à son aise comme si de rien n'était. Deuxièmement, son attitude semblait des plus étranges, Yoreck aurait presque juré que non seulement il voulait se faire voir des gardes mais qu'en plus, il voulait que ceux-ci se servent de leurs armes pour le tuer. Yoreck sentait le piège à plein nez, il soupçonnait Sihat d'avoir probablement contrôlé ce pauvre homme pour l'attirer dans un funeste traquenard. Mais en même temps sa curiosité fut piquée au vif. Il se demandait pourquoi avoir fait mourir un pauvre vieillard sous ses yeux.

Bon j'imagine que je n'ai pas vraiment d'autre chose à faire que de me jeter la tête la première dans ce piège. Après tout quelle autre option me reste-t-il, je n'ai aucune idée de l'endroit où Sihat a caché la bombe

Il se releva de son siège, en profita pour couper toutes les alarmes du musée et sortit de la salle de sécurité pour se diriger vers l'emplacement du corps. Lorsqu'il arriva dans la salle consacré aux merveilles antiques, il aperçut le corps du vieil homme gardé par une femme en uniforme qui veillait à ce que personne n'y touche jusqu'au retour des autres. Yoreck la neutralisa en se glissant derrière avec un bon coup sur la tête puis il examina le cadavre du vieil homme. Outre le fait que celui-ci était bien mort, il n'y avait absolument rien d'anormal sur le corps. Pourtant, Yoreck ne fut pas vraiment rassuré, il sentait toujours qu'un traquenard allait se produire dans pas longtemps. Finalement il se remit à chercher la bombe de la manière la plus classique qui soit : en fouillant chaque recoin du musée en espérant ne pas perdre bêtement trop de temps dans ses recherches.

Alors qu'il inspectait les lieux pour vérifier l'éventuelle présence de gardes de sécurité qui auraient pu le repérer, Yoreck eut l'idée de regarder son téléphone portable pour consulter ses messages. Visiblement ni Sihat ni qui que ce soit d'autre en lui en avait envoyé au cours de ces dernières heures. Le fait de na pas trouver la bombe et d'avoir ,selon lui ,perdu le temps à examiner un vieillard mort l'agaçait au plus haut point.

Cependant, alors qu'il repassait près du cadavre, les yeux toujours rivés sur l'écran de son téléphone,  le Gnoll se fit agripper par la main droite du supposé mort. Ce redressement soudain avait effrayé Yoreck, qui à présent essayait de se dégager de l'emprise du vieillard, par tous les moyens. Il entendit bien ce dernier lui murmurer quelque chose à l'oreille mais il ne comprit absolument ce qu'il disait. Il avait entendu les mots "lune" et "sœur" mais pour le Gnoll, cela signifiait absolument rien.

Peu après avoir délivré ses paroles, l'homme retomba lourdement sur le sol avant de se volatiliser dans une sorte de nuage d'énergie dévoilant un mystérieux objet sur le sol. C'était la bombe. Yoreck après ce moment de peur qui lui avait fait pratiquement souillé son pantalon fut surpris de voir ce qu'il recherchait tant apparaitre comme par magie à ses pieds. Après s'être remis de ses émotions, il pris la bombe dans ses bras et l'emporta dans la pièce de sécurité ou se trouvaient toujours les gardes inconscients qu'il avait assommé. Il avait besoin d'une pièce calme suffisamment éclairée et disposant d'un peu de matériel pour effectuer le désamorçage.

Lorsqu'il ouvrit le couvercle, il fut extrêmement surpris par la simplicité du mécanisme de la bombe. C'était une bombe artisanale dont le mécanisme était des plus simples à désamorcer. Pour tout  dire, c’était même comme ceci que les Gnolls faisaient des  explosifs faciles à monter avec du matériel de récupération. Mais cependant, ce n'était le dispositif qui mettait Yoreck mal à l'aise mai plutôt l'explosif lui-même : dans un petit tube en verre se trouvait une sorte de petite boule d'énergie qui tressautait furieusement à chaque fois que Yoreck avait un mouvement un peu trop brusque sur la mécanisme. Il parvint cependant à désamorcer la bombe assez facilement en coupant quelques fils et à récupérer le tube en verre. Yoreck ne se sentait pas très à l'aise d'avoir la matière constituant l'explosif des bombes sur lui, en particulier si il était instable, mais il ne pouvait pas le laisser ici à la portée de n'importe quel humain idiot. Il la rangea donc dans une poche de sa veste située au niveau de sa poitrine espérant la redonner à Sihat un peu plus tard.

En parlant de Sihat, celui ci ne l'ayant pas rejoint, Yoreck se demandait comment lui annoncer où il allait. Il se rappela tout d'un coup qu'il avait son numéro de téléphone et décida donc de lui envoyer un SMS pour lui indiquer la prochaine destination. Le texte fut le suivant :

Bombe désamorcée. Me dirige vers l'Arc de triomphe. Vous annoncerait mon choix une fois arrivé.

A +

Yoreck

Après avoir envoyé son message, il se dirigea vers la sortie principale du musée puisque après tout il avait désactivé la sécurité et se dirigea vers son prochain rendez-vous.