L'Accord des Anciens
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 [Paris] Je n'suis point malade ni foldingo !

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Skuld

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MessageSujet: [Paris] Je n'suis point malade ni foldingo !   [Paris] Je n'suis point malade ni foldingo ! EmptySam 11 Jan 2014 - 14:33

[Appartement d'Astres, Ile Saint-Louis]

10 heures. Les réveils n'ont pas sonné. Dans son nid, l'ancêtre s'éveille rudement, l'esprit encore embrumé de la veille. Elle s'étire longuement pour défaire les noeuds de son dos, avant d'éventuellement ouvrir les yeux sur celui qui pionce à ses côtés. Eh merde. C'est qui ? Ah, tu t'en souviens plus ? Il faut croire que ta cuite est de qualité. De deux doigts, elle soulève le drap qui masque son faciès, légèrement grimaçante. Raphaël. Forcément, il fallait que ça soit lui. Histoire d'enfoncer le clou.

La solitude fait faire des choses étranges, parfois. Comme se taper son collaborateur et risquer de lui exposer sa nature. Bon, une connerie tous les 100 ans, ça passe encore, mais... Sa race ! et les tatouages ?! Est-ce qu'il les a vus ? D'un geste vif, elle examine son bras droit et constate qu'il paraît toujours immaculé. Reste encore la larme sous l'oeil gauche... À tâtons, la blonde cherche son portable sous l'oreiller, et une fois la main mise dessus, tâche de s'examiner. C'est à ce moment que la grisaille tombe sur l'heure. 10h05. 


- « Putain ! »

Ah ouais, d'un coup on s'en fout de le réveiller, hein. D'ailleurs le pauvre a sursauté et l'observe maintenant l'air ahuri. Skuld a sauté du lit, drapée de sa seule nudité, et a foncé dans la salle de bain en ruminant.


- « Ces humains sont désespérants... »

Lui se marre un peu, ne pouvant décemment pas réaliser que les paroles prononcées sont des plus sérieuses. Bien que de mauvaise foi.

- « Où est-ce que tu cours comme ça Skuld ? On est samedi. Tu n'ouvres pas la galerie. »
- « J'ai rendez-vous dans un quart d'heure, Raphaël. »
- « Un client ? »

Depuis la salle de bain, la blonde hausse les épaules et lève les yeux au ciel. Pas tellement non.
Sans répondre à la question, elle ressort habillée de frais, attrape sac et manteau et se dirige vers la sortie.


- « Fais comme chez toi. Je n'en ai pas pour longtemps. À mon retour, il faudra qu'on discute. »
- « Si c'est pour me dire que ce qu'il s'est passé la nuit dernière n'avait rien de sérieux, inutile de te fatiguer. »

Pointe d'amertume ? Elle fait claquer sa langue, un peu blasée.

- « Je n'ai pas le temps pour ça. À mon retour, tu pourras être aussi désagréable que tu le souhaites. Mais Sainte Anne n'attend pas. »
- « Sainte A... »

Il ne finira pas sa phrase. Elle a déjà claqué la porte.
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Skuld

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MessageSujet: Re: [Paris] Je n'suis point malade ni foldingo !   [Paris] Je n'suis point malade ni foldingo ! EmptySam 11 Jan 2014 - 16:42

[Hôpital Sainte-Anne]

Passé le dédale de couloirs sans fin, l'accueil du service psychiatrique pointe le bout de son nez. Devant lui, un homme à la cinquantaine bien tassée attend, mains jointes dans le dos. Il étire un mince sourire à la vue de la blonde, et de l'index repousse ses lunettes sur son arrête nasale.


- « Mademoiselle d'Astres, j'ai bien cru que vous ne viendriez pas. »

- « Professeur Olié, pardonnez mon retard. J'ai été retenue. »

Poignée de main franche.

- « Laissez-moi deviner, le trafic sans doute ? »

Il lui sourit, carnassier. Elle plisse légèrement les yeux, préférant ne pas répondre.

- « Où est-il ? »
- « Dans sa chambre depuis son admission. Il ne l'a pas quittée depuis. »

Sur le comptoir, il attrape un tas de feuillets déchirés, où sont couchées des formes torturées.

- « Mais il a dessiné ceci, j'ai pensé que ça pourrait vous intéresser. »

À la vue des esquisses, le coeur loupe un battement. Et si...

- « Il a dit quelque chose ? Autrement, vous ne m'auriez pas appelée. »
- « Notre homme souffre de trouble dissociatif de l'identité. C'est sous l'une d'elles qu'il a fait tout ceci. Bien entendu, lui-même ne s'en souvient pas. Mais Gregory - du moins c'est le nom que cette facette semble avoir -, se voit comme un oracle... et lorsqu'il dessine, il croit prédire l'avenir. »
- « Un TDI ? Avez-vous une idée du nombre de personnalités distinctes ? »
- « Il est trop tôt pour le dire. Je n'ai moi-même pas terminé mon diagnostique. Il était trop agité à son arrivée hier. Quoi qu'il arrive : au moins deux. »

D'un simple hochement de chef elle l'invite à poursuivre la conversation au fil de leurs pas.


- « Laissez-moi dix minutes. C'est tout ce dont j'aurai besoin. »
- « Un jour, il faudra quand même que vous m'expliquiez pourquoi vous tenez tant à rencontrer nos nouveaux internés. »
- « Il me semble que je vous paye pour que vous évitiez les questions, professeur. »

Et comme il se raidit, l'air revêche, elle s'adoucit un brin et tempère.
Caressons la bête dans le sens du poil.


- « Savez-vous pourquoi l'art brut est également appelé l'art des fous ? »
- « Disons que j'apprécie l'art sous sa forme plus traditionnelle, mademoiselle d'Astres. »
- « ... Tout simplement parce qu'au début, les premiers artistes de ce mouvement étaient des patients internés. Et que beaucoup d'entre eux se croyaient investis d'une mission divine. Les marchands d'art de l'époque voyaient-la un filon prometteur. Ils achetaient leurs oeuvres pour une bouchée de pain, et les revendaient une fortune. »
- « Êtes-vous en train d'insinuer que vous recherchez de nouveaux artistes ? »
- « Tout à fait. »

Mensonge.

- « Nous sommes arrivés. Je vous laisse donc ici. Une dernière question néanmoins : comment se fait-il qu'en huit ans, je ne vois ai jamais vue repartir avec ce que vous appelez des "oeuvres" ? »
- « Il faut croire que les saints d'esprit ont une sensibilité plus proche de la mienne. Mais je ne voudrais pas passer à côté de quelque chose. »
- « Bien entendu... si vous deviez un jour trouver votre bonheur... »
- « Vous auriez votre commission, oui. Vous permettez ? »

Satisfait, le profiteur d'Olié se retire alors, imitant une brève révérence à l'adresse de Skuld. Il est si facile d'acheter la confiance d'un homme. Graissez-lui suffisamment la patte, et il croira n'importe quel mensonge sortant de votre bouche.
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Skuld

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MessageSujet: Re: [Paris] Je n'suis point malade ni foldingo !   [Paris] Je n'suis point malade ni foldingo ! EmptyLun 13 Jan 2014 - 18:43

Les dingues et les paumés se cherchent sous la pluie
Et se font boire le sang de leurs visions perdues
Et dans leurs yeux-mescal masquant leur nostalgie.
Ils voient se dérouler la fin d'une inconnue.
Ils voient des rois-fantômes sur des flippers en ruine,
Crachant l'amour-folie de leurs nuits-métropoles.
Ils croient voir venir Dieu ils relisent Hölderlin
Et retombent dans leurs bras glacés de baby-doll.

— Les dingues et les paumés, H-F Thiéfaine
[Chambre du patient]

Néant étourdissant. Cette pièce pue la détresse, et son détenu plus encore. Recroquevillé sur le lit, il tourmente des feuilles volantes à l'aide de crayons de couleur. Ce qui la frappe d'abord, c'est son rire. Ce petit éclat qui arrive par secousses dérangeantes. Son apparence ensuite, noueuse et filiforme. Ils pourraient être de la même espèce, et cette pensée lui serre la gorge. Reste à en avoir le coeur net. Tandis qu'elle scrute la pièce, s'étant avancée à son centre, elle remarque que les bruits de coloriage se sont arrêtés. Et qu'il la regarde avec des yeux vides.

- « Vous êtes le nouveau médecin ? »
- « Bonjour... », un temps d'arrêt.
- « Gabryel, c'est mon nom. »

Elle le reprend en écho.

- « Gabryel. Non, je ne suis pas ton nouveau médecin. Mais je suis ici pour voir si je peux t'aider. »
- « Personne ne le peux. », dit-il l'air renfrogné.
- « Selon toi, ou le médecin que tu as déjà vu ? »

La question lui arrache un sourire enfantin. Il doit être âgé d'une vingtaine d'années, tout au plus.

- « Un peu des deux je suppose. »

Skuld s'avance encore, désignant le pied du lit comme pour lui demander la permission de s'y asseoir. Ce qu'elle fait avec une confiance débordante, ne se sentant aucunement en danger.

- « Étonnante réponse. Pourquoi cela ? »

Il reprend l'oeuvre là où elle s'était arrêtée. Skuld parvient à distinguer plusieurs formes de bâtiments.

- « Parce que les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être. »
- « Non tu as raison. À chacun son masque. Quel est le tien ? »
- « Je crois que vous connaissez déjà la réponse. »
- « ... pourquoi me l'avouer à moi ? Tu ne sais pas qui je suis. »
- « Parce que je vous ai vue venir. Et qu'ils ne sont pas assez rusés pour vous envoyer me questionner à leur place. »

Haussement de sourcils. C'est moi ou ce raisonnement sonne un peu trop juste pour un simple fou interné dans un asile ?


- « Tu... m'as vue venir ? »

À ces mots, la dextre va empoigner la sénestre qui dessine et l'arrête dans son geste. Rien. Il ne se passe rien. Ou plutôt : pas ce qu'elle espérait. Car s'ils ne sont pas frères de sang pur, il y a ce fourmillement dessous la peau, ce léger picotement que leur contact procure... Serait-il possible que les humains aient dans leurs rangs des personnes dotées de pouvoirs ? À moins que... non, impossible.


- « Pourquoi es-tu ici ? »
- « Parce que j'y suis en sécurité. Une guerre approche, et je ne veux pas être dans les rues lorsqu'elle éclatera. Tout ce sang, tout ce sang... »

Elle va pour ouvrir la bouche quand on frappe trois coups nets à la porte. Time's up. Il lui faut alors quitter le lit, et incliner brièvement le visage vers cet être intriguant.


- « Je reviendrais te voir, Gabryel. D'ici là... »

On s'impatiente au-dehors.

- « ... tache de ne pas te montrer trop indéchiffrable pour le professeur Olié. Trois est un bon chiffre, je pense. »
- « Attendez, vous oubliez ça. »

Il lui tend sa feuille de papier. Au milieu des couleurs criardes et des traits maladroits, y voit la silhouette de Skuld avec en arrière plan une ville en feu. L'ancêtre ne dira rien, et se contentera de s'extirper de la pièce, l'oeuvre dissimulée dans la poche.

Oui, elle reviendra.
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